Lala
Artiste Peintre Calligraphe Plasticienne
ECRITURES DE PEINTURE
Le sceau officiel, l’estampille, l’empreinte….
À fleur d’émotion tactile
S’éteindre, se perdre dans les méandres architecturaux d’une société qui bride. Se noyer délicieusement dans le quotidien d’une vie qui étouffe. Selon j’emprunte la voix du serpent ou du papillon… La qualité de l’empreinte est liée à l’intensité de mon engagement et bien sûr à mon pouvoir d’induction de la matière; il faut parfois une vie pour dessiner une pomme qui ait vraiment l’empreinte du corps.
Passer des périodes de spectatrice afin de structurer par obligation une vie qui n’est plus sienne. S’asphyxier, s’enfuir dans ses rêves et ses mondes - le monde des étoiles ou rien ne peut nous toucher - approcher les projecteurs là où l’on crée, le monde des lumières, le monde de l’avant scène et des images.
Peindre
Des moments de bonheur fragile et de douce béatitude : ceux qui arrivent en fin de journée, tard le soir ou tôt le matin. Moments hypnagogiques de méditation aux rebords du monde, aux confins de l’être, au seuil d’un au-delà.
Moments de retraite récapitulative dans le désert silencieux où le mystère de la vie devient palpable, où l’inquiétude se fait sérénité.
Moments de lévitation apaisante, d’immobile disponibilité.
Moments de vigilant flottement des sens et de l’esprit.
LANGAGE
Ce n’est pas le langage et la peinture, le langage et l’émotion, le langage et l’espace pictural, le langage et la matière ou la terre. Ce n’est pas la terre en tant que nature de la couleur. C’est entre la couleur, la terre, mes émotions, agitations éphémères, une réciproque fascination. C’est le passé, la mémoire comme état originel.
Le retour du temps et la transposition des sentiments - le sceau officiel, l’estampille, l’empreinte….
Quel est le temps d’une œuvre ?
L’actuel infini de mes toiles tient à l’urgence de mes sentiments d’hier, d’aujourd’hui et de demain…..
Il arrive de malmener sa toile, de l’agresser de couleurs vives, de tracés angulaires, de jets et d’éclaboussures pour y adjoindre des sables, de la terre, du bitume, des cires et des plâtres qui la tannent comme un cuir ainsi que des bouts de papier marouflés qui lui font l’épiderme tout plissé. Je tiens alors front contre front face à la matière. L’œuvre est sous tension; une fureur la tient.
Des toiles aux formes carrés, rectangulaires où l’on peut y retrouver en filigrane un quadrillage de l’espace comme celui des archéologues pour ordonner, structurer, architecturer le territoire des recherches.
Une mise en ordre des fragments retrouvés d’une histoire personnelle.
Extraire des couches profondes de sa mémoire toutes sortes de menus éléments figurés porteurs d’affects aux couleurs fanées. Puis il y a les écritures. Ce sont des mots, des brides de phrases, des parcelles, des rubans, des bouts de papiers et bois… Autant de matières évanescentes qu’il faut essayer de saisir, essayer d’identifier par la minutie d’un espace, d’un ensemble, d’une émotion, d’un trouble, d’un sentiment.
La toile achevée s’offre donc comme inventaire intérieur, comme cartographie d’un parcours intime, comme autopsie éclatée de l’âme en mouvement. Elle est partition musicale pour une danse où s’accouplent l’explicite et le flottant, l’organique et le mental, le sensuel et le spirituel, le réel et le rêvé.
Elle est un espace mystérieux pour de délicieuses et infinies micros aventures du regard.
Les couleurs
Partir à la découverte des formes pures, les désigner et les introduire dans le réseau en continuelle expansion des signes. À l’instant même où je trace, pose le trait ou le geste de la couleur refermant sur la réalité sensible, vacillant et commencent de mener hors d’eux mêmes, je les surprends à la lisière de leurs élans.
Naissance en chaîne : celle du signe, de la chose aussitôt, de l’architecture colorée, à laquelle éveille une présence jusqu’alors inconnue. Celle du regard que cet avènement multiple œuvre à une approche neuve du réel et de l’imaginaire.
Récréation continue, constante récréation
Une source inépuisable ou momentanée dans la brèche de mes pensées, qui ouvre la vision à l’immense, sous le très pur horizon de la joie et de l’effroi d’exister où la vie et la mort s’enlacent.
Un approfondissement étrange, une étendue sans dehors ni dedans;
Objectif : se laisser envahir d’une profondeur lavée de tout fond et de toute surface, au nu émouvant, en proie aux scansions des rythmes…
À la recherche du paysage
Globalement articulées, les toiles doivent retenir par leur unité par l’adéquation entre l’esprit et la matière, incarnées au départ par des surfaces ourlées de couleurs pures, induisant parfois l’idée de paysage, parfois bornées par des bandes horizontales, mais fondées avant tout par un sentiment médiatif exempt de rapport direct au monde visible.
Puis, passant graduellement du dépouillement au foisonnement - et dans cette nouvelle appropriation spatiale on constate le pouvoir de fascination exercé par l’écrit; Je dévide maintenant les variations d’un alphabet idéographique, sinon cryptographique où l’imaginaire travaille au diapason de mes fibres sensitives.
Arriver à dépasser les catégories habituelles du goût et de l’entendement esthétique; exaspérer les critères conventionnels de reconnaissance et de légitimation; outrepasser allègrement les notions même de l’abstraction, de marginalité ou d’hors normalité, parce qu’elle excède furieusement les limites du champ de pâquerettes du bel art.
« ce monde que je peins que j’imagine me donne l’impression d’aller au delà du temps… » Créer une toile où l’ombre ne peut exister, où les couleurs resplendissent de toute l’intensité comme une nervure, rameau, aile, cellule vivante.
Art dégénéré ……… Haut les mains peau de lapin!
Qui suis-je ? La fille du coupeur de joints …
Histoire de peinture qui a ses comptes à régler avec son égo, ses ennemis, ses amants, la société, sa voisine et ses soit disant amis…
Prescription thérapeutique du symptôme de cette activité peintuluresque mais apanage d’une démarche créative. Ce qui compte, c’est bien le résultat positif de cette reconstruction.
Un voyage visuel - spontané - insolite
Sentir un ensemble qui vient, pousser la matière, l’étirer, la chauffer entre ses mains… Puis des trous et des coulées de schistes qui bavent de ce qui fera un signe… Des doigts qui vont plus vite que là où je suis. Des doigts que je sens soudain être l’erreur et à qui il faut encore des couleurs, de la matière pour nourrir vite cette toile qui a faim d’avoir quelque chose à dire et un regard à porter.
Quand je roule, je touille, j’étire mes pigments, mes couleurs, puis-je éviter de penser que cette forme indifférenciée à un potentiel interne, une puissance centrifuge qui ne demande qu’à s’exprimer sous mes mains. Ce magma sans organe a déjà une puissance d’être. Immanquablement, mon corps et mon esprit se substituent à ce fragment qu’il a isolé par le regard.
Le premier geste de l’artiste est d’abord une recherche de captation du trouble qui l’agite.
Maintenir l’ombre dans le champ visible quand naturellement l’homo sapiens recherche l’apaisement et le divertissement.
N’est-ce pas ce dialogue nécessaire avec l’obscur qui amenait nos ancêtres à descendre sous terre pour officier leur rituel chamanique ?
Il est vrai que depuis l’aube de l’humanité, les hommes peignent, gravent, sculptent ou dansent pour dire ces choses de la vie qui ne se disent qu’avec des paroles et des écrits; il s’agit néanmoins de revenir au mot et d’essayer d’approcher le lieu d’où s’origine la création, de ce lieu noble et primitif d’où jaillit le désir de créer et de partager.
Paysage - huile enduit 100 x 80
Mouvements - encre de chine
Eclats - Huile 150 X 100
Amandier - acrylique et pigments
Andy - Bois Acrylique
Sentiments architecturés - Huile 120 x 120